Violence conjugale: un fléau sociétal
À chaque occasion où un drame conjugal causé par la violence se produit, particulièrement lorsque la victime est enceinte, j’éprouve un vif sentiment de colère envers non seulement l’agresseur mais aussi les proches, parents ou voisins, qui n’ont pas avisé les forces policières ou les organismes spécialisés en la matière lorsqu’ils ont été témoins d’une telle violence.
D’autant plus que l’homme de 37 ans qui a sauvagement poignardé sa conjointe au ventre et tué leur enfant à naître traînait un passé de violence conjugale et avait d’ailleurs dû être maîtrisé par au moins quatre policiers lors d’une présumée attaque sur la mère porteuse le mois dernier.
Devant un portrait aussi grotesque, est-il possible qu’aucun voisin n’ait entendu de cris anormaux provenant de l’appartement attenant? Est-il possible que les proches de la victime ne se soient pas rendus compte des difficultés conjugales avec lesquelles la conjointe de l’assaillant était aux prises?
Selon les données de l’Enquête sociale générale de 2009, près de 63 300 femmes, soit 11 % de toutes les femmes victimes de violence conjugale au pays, ont déclaré avoir été agressées physiquement ou psychologiquement par leur partenaire de vie au cours des cinq dernières années alors qu’elles étaient enceintes. Au Québec, un total de 15 131 femmes ont été victimes d’agressions par leur conjoint en 2015, selon le ministère de la Santé publique.
Des statistiques alarmantes, voire dramatiques, qui prouvent hors de toute doute l’ampleur du fléau causé par la violence conjugale, un fléau sociétal, à savoir « relatif à la société, d’un point de vue structurel, fonctionnel ou organisationnel » [lintern@ute]
vigile.net tribune libre 25 juillet 2017