Une patate chaude pour Jack Layton
Le 27 mai 2005, la section Québec du conseil général du NPD adopte la « déclaration de Sherbrooke », ratifiée l’année suivante par le congrès fédéral. Le parti de Jack Layton s’engage alors à respecter la loi québécoise sur la consultation populaire et à reconnaître une décision majoritaire de la population québécoise, soit 50% +1, advenant la tenue d’un référendum sur la souveraineté du Québec. Toutefois, il ajoute du même souffle qu’il appartiendra au gouvernement fédéral de déterminer son propre processus, dans l’esprit de l’avis de la Cour suprême à propos de la loi sur la clarté référendaire de 1998, laquelle n’accepte pas le principe de la légitimité de la majorité absolue dans le cas de la séparation du Québec.
En 2010, Jack Layton évoquait déjà la création des « conditions gagnantes » pour que le Québec trouve sa place au sein du Canada. Tout au cours de la dernière campagne électorale fédérale, le petit gars natif de Montréal, comme il se plaisait à le rappeler aux Québécois, a martelé ce message.
Le 24 mai 2011, lors de la conférence de presse qui a suivi le premier caucus officiel du NPD, le chef de l’opposition officielle, par quatre fois aux questions des journalistes, a floué la déclaration de Sherbrooke, invoquant plutôt le jugement de la Cour suprême sur la clarté référendaire. Deux jours plus tard, lors de la présentation de son cabinet fantôme, le chef du NPD fait volte face et adhère au principe du 50%+1.
Comme je l’écrivais sur la tribune libre de Vigile le 15 mai 2011, dans un article intitulé « Un désenchantement prévisible », peu importe les raisons pour lesquelles certains québécois se sont présentés sous la bannière néodémocrate, « ils vont vivre la désillusion et, s’ils sont vraiment convaincus de leur ferveur nationaliste, ils reviendront au bercail assez rapidement ». La loi sur la clarté référendaire…une patate chaude dans le potager néodémocrate qui n’a pas fini de créer des tensions au sein du caucus orange !
vigile.net tribune libre 29 mai 2011
quebechebdo 31 mai 2011 (version abrégée)