Une ouverture…conditionnelle

Après dix semaines d’un conflit suscité par l’entêtement d’un gouvernement concernant sa décision unilatérale de procéder à une hausse substantielle des droits de scolarité universitaires, la ministre Beauchamp entrouvre une fenêtre pour laisser pénétrer un souffle d’air pur tout en laissant la porte fermée aux visiteurs.

En effet, en conférence de presse le 15 avril, la ministre s’est dite prête à discuter avec les représentants de la FEUQ et de la FECQ de la mise sur pied d’une commission indépendante et permanente sur la gestion des universités, qualifiant cet enjeu de « bon sujet de discussion ». Par ailleurs, le gouvernement demeure ferme sur la hausse des droits de scolarité.

En réalité, l’ « ouverture » de Line Beauchamp se manifeste dans cette proposition :

« Si nous demandons un effort supplémentaire aux étudiants, nous sommes d’accord pour leur faire une place supplémentaire pour qu’ils aient leur mot à dire dans la gestion des universités. »

Dans les faits, même si certaines études démontrent déjà que des coupures « dans le gras » concernant la gestion des universités permettraient de récupérer quelque 300 millions $, ce qui aurait pour effet de combler les effets de la hausse des droits de scolarité proposée par le gouvernement, la ministre persiste et signe…pas de discussion sur cette décision arrêtée.

En termes clairs, elle propose aux étudiants la création d’une commission à la condition qu’ils renoncent à leurs revendications initiales. À mon sens, Line Beauchamp donne un morceau de pain d’une main et garde le reste de la tranche de pain dans l’autre.

Si la ministre est vraiment sérieuse dans sa « main tendue » envers les étudiants, sa proposition devrait refléter une véritable ouverture et faire abstraction de toute référence à la réalisation préalable d’une condition.

En conséquence, une telle proposition devrait contenir les éléments suivants :

Compte tenu que le gouvernement est d’accord pour faire une place supplémentaire aux étudiants pour qu’ils aient leur mot à dire dans la gestion des universités,

Nous décrétons le gel temporaire des droits de scolarité et nous procédons à la création immédiate d’une commission indépendante et permanente sur la gestion des universités, sur laquelle siégeront tous les représentants des instances étudiantes.

quebechebdo 16 avril 2012 

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