Une leçon de science politique

Le mouvement de grève, enclenché sur un refus vis-à-vis la hausse des droits de scolarité, revêt de plus en plus les allures d’une revendication qui déborde largement la simple question financière.

Et, phénomène plutôt contradictoire, il m’apparaît que le braquage systématique du gouvernement Charest devant les demandes de dialogue des étudiants a contribué aux effets politisants de l’action initiale des manifestants. Au bout du compte, quand un gouvernement n'a que la police à offrir à sa jeunesse en colère, il y a lieu de s'interroger sérieusement sur la qualité des rapports qu’il entretient avec les citoyens.

Il n’est donc pas surprenant que, depuis le début de cette vague de mobilisation étudiante, on ait pu assister à un déplacement des enjeux. Ainsi, on parle maintenant de plus en plus ouvertement de gratuité scolaire et on dénonce les dépenses scandaleuses des directions universitaires, plus préoccupées de béton et de compétitivité que de formation intellectuelle.

Si plusieurs manifestants avaient des espoirs en déclenchant ce mouvement de contestation, personne ne pouvait prédire le cours qu'il prendrait et la formidable leçon de science politique qu'en tireront autant ses participants que ses sympathisants.

La plus grande leçon que la société québécoise devrait tirer de cette mobilisation est que l'éducation n'est pas une marchandise que l'on débite à la pièce selon la capacité de payer du «client» et que l'on choisit en fonction de sa rentabilité supposée.

quebechebdo 4 avril 2012 

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