Une fête nationale sans ferveur patriotique
La désignation d’Émile Bilodeau à titre d’animateur de la fête nationale du Québec a fait couler beaucoup d’encre et, à mon avis, à juste titre. Dans un événement qui se voulait rassembleur, les organisateurs du Mouvement national des Québécois (MNQ) ont confié l’animation de la fête à un artiste qui s’est prononcé ouvertement contre la loi sur la laïcité du Québec, une valeur chère à la très grande majorité des Québécoises et des Québécois.
Nonobstant le talent évident des artistes invités à la fête, et sans me lancer dans la mélancolie du « bon vieux temps », le patriotisme des Deschamps, Vigneault, Leclerc et Charlebois manquait cruellement à la célébration du nationalisme québécois. En réalité, les spectateurs ont pu assister à une série de chansons incitant à la fête mais dénuées de toute manifestation de ferveur envers la nation.
Le nationalisme québécois ballotte dans un monde dans lequel il s’avère de plus en plus difficile de définir l’identité québécoise. Des valeurs qui nous sont chères, comme la langue et la laïcité, sont assimilées à du racisme et attaquées devant les tribunaux. Le multiculturalisme a pris de plus en plus de place dans la société québécoise qui peine à défendre ses valeurs, voire à les reconnaître.
Le Québec foisonne de talents capables de créer un climat de patriotisme lors de la fête nationale des Québécois. Aussi faut-il confier l’animation de cette fête à un Québécois fier de ses origines et de ses valeurs québécoises, et capable de les communiquer à la foule.
vigile.quebec tribune libre 2 juillet 2023