Une éthique élastique

Le maire de Québec, Régis Labeaume, n’en est pas à sa première sortie contre ceux qui osent lui faire obstacle dans ses décisions. Le dernier en liste à subir les invectives de monsieur le maire, c’est François Casgrain, le commissaire au lobbyisme, qui a osé s’interroger sur le contenu d’une discussion que Régis Labeaume aurait eue avec Vincent Dufresne, le candidat d’équipe Labeaume dans le district de Saint-Rodrigue aux prochaines élections partielles à Québec.

Le sujet de la discussion ? Un changement de zonage pour construire une terrasse qui menace d’empiéter sur le lieu de rendez-vous des marginaux du quartier Saint-Roch à l’arrière de l’hôtel dont M. Dufresne est justement le directeur. « « Qu’il nous sacre patience,… », s’est insurgé notre petit Napoléon en parlant de Me Casgrain, « Le commissaire n’est qu’un mécréant qui veut se faire un nom ! ». Or, il s’avère que c’est le même Labeaume qui plaidait dernièrement pour un assainissement des moeurs des élus suite aux révélations de Lino Zambito éclaboussant le maire de Montréal.

Dans toute la saga qui entoure la candidature de M. Dufresne, rappelons certains faits. Dans un premier temps, le maire de Québec déclare que si son candidat est élu, celui-ci continuera à exercer parallèlement sa fonction de directeur de l’hôtel PUR dans le quartier Saint-Roch alors qu’il a décidé de rehausser antérieurement le salaire des conseillers municipaux pour éviter que ceux-ci cumulent leur mandat électif avec leur emploi antérieur.

Or, devant la levée de boucliers de l’opposition et des médias, le maire s’emporte et propose un salaire réduit pour un élu qui occupera son siège à temps partiel. Enfin, pour ajouter un peu d’huile sur le feu, M. Labeaume affirme que M. Dufresne s’occupera du tourisme au conseil municipal s’il est élu alors qu’il sera en même temps directeur d’hôtel.

Par ailleurs, dès lors que les médias relèvent un possible conflit d’intérêts dans cette affaire, le maire s’en prend violemment à eux en alléguant qu’on empêche un candidat talentueux qui a réussi en affaires de servir à l’Hôtel de ville.

En réalité, sur les terres de Régis, le mot « éthique » possède les caractéristiques d’un vêtement qui s’ajuste au corps de celui qui le porte… Et, dans le cas de notre maire, il a décidé que c’est lui qui le porterait !

vigile.net tribune libre 23 octobre 2012
quebechebdo 22 octobre 2012 (version abrégée) "L'éthique selon Régis"
Le Soleil 24 octobre (version abrégée) "L'éthique selon Napoléon"

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