Un débat sur fond de baragouinage
Qu’on se le dise franchement, le débat en français entre les candidats à la direction du Parti libéral du Canada (PLC) a donné lieu à un spectacle dans lequel les acteurs avaient peine à s’exprimer dans un français pour le moins correct. Le résultat? Deux pénibles heures au cours desquelles la langue de Molière a été confrontée sans relâche à un baragouinage frisant souvent l’incompréhension, les deux candidats favoris dans la course, Mark Carney et Chrystia Freeland, marquant le ton.
Or dans un pays s’affichant ouvertement bilingue, force est de constater que le français fait office de parent pauvre lorsqu’il est temps de s’adresser à la population francophone à la grandeur du pays, le dernier débat en français des aspirants à la chefferie du PLC en faisant indubitablement foi. Dans cette foulée, la triste performance du premier aspirant à la tête du parti libéral, Mark Carney, était truffée d’erreurs lexicales et syntaxiques dignes d’un débutant dans l’apprentissage du français. En fait, dans l’hypothèse où l’ex-gouverneur de la Banque du Canada était désignée comme premier ministre du Canada, il sera intéressant de surveiller comment il se comportera devant Pierre Poilievre, un politicien aguerri et parfaitement bilingue. Il y a fort à parier que le chef conservateur éprouvera un malin plaisir à le mettre en boîte à répétition à la Chambre des communes.
En bref, cette carence outrancière envers la connaissance du français de la part des politiciens fédéraux dénote à n’en pas douter un je-m’en-foutisme dénigrant qui se manifeste sans coup férir dans les débats politiques, faisant place de facto à un baragouinage éhonté de la part des supposés défenseurs du bilinguisme canadien. Quelle farce monumentale!
vigile.quebec tribune libre 26 février 2025