Un chien de garde qui s’essouffle
La sortie d’Yves Michaud concernant son souhait de voir le Bloc québécois disparaître parue dans Le Devoir du 7 janvier revêt à mon sens à la fois sa part de pertinence et d’interrogation.
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/396595/yves-michaud-souhaite-la-disparition-du-bloc
En effet, il y a lieu de s’interroger sur le fait que le Bloc, créé en 1991 pour pallier « temporairement » les lacunes d’une présence représentative des intérêts du Québec à Ottawa, continue, 23 ans plus tard, à conserver sa pertinence.
À cet effet, force est de constater que le seul élément « pertinent » justifiant la présence du Bloc sur la scène fédérale émane du fait que le Québec soit encore une province au sein du Canada et que, par conséquent, il doit maintenir la présence d’un « chien de garde » aux Communes.
En ce qui a trait à la position de M. Michaud, son argument principal résulte du fait que « la disparition du Bloc ne ferait que ramener le débat souverainiste où il doit être mené et scellé, soit au Québec même. »
En conséquence, il soutient que « le Bloc avait suffisamment « prêché dans le désert » et que le temps était venu de tirer un trait sur la formation créée en 1991 et dirigée à l'origine par Lucien Bouchard.
Pour qui les souverainistes vont-ils voter au fédéral?
Par ailleurs, à la lecture des commentaires recueillis à la suite de l’article du Devoir, il est clair que la majorité des intervenants soulignent, à juste titre…malheureusement, que la disparition du Bloc laisserait un vide électoral en ce qui a trait à la solution alternative aux partis fédéraux traditionnels.
Là est tout le paradoxe de la question soulevée par l’éventualité de la dissolution du Bloc. En effet, à partir du moment où les souverainistes du Québec doivent maintenir la présence d’un parti « souverainiste » à Ottawa, nous nageons en pleine contradiction.
Les dernières élections fédérales ont démontré que le « chien de garde s’essouffle » de plus en plus et qu’il doit être relevé de ses fonctions le plus tôt possible…Et, pour y arriver, il n’y a qu’une solution, c’est que le Québec accède à son indépendance.
En attendant…Faute de pain, les Québécois devront continuer à se contenter de la galette!
quebechebdo 7 janvier 2014
vigile.net tribune libre 7 janvier 2014 "Pour qui les souverainistes vont-ils voter au fédéral?"
Le Journal de Québec 8 janvier 2014 "Le chien de garde s'essouffle" (version abrégée)