Un amalgame inapproprié
Une sortie enflammée du chef du deuxième groupe d’opposition à la Chambre des communes, Yves-François Blanchet, a mis le feu aux poudres à la suite des propos du premier ministre Justin Trudeau qui est allé jusqu’à créer un amalgame tout à fait inapproprié entre le drame de London et la loi sur la laïcité de l’État du Québec.
Le lendemain, le Bloc québécois est revenu à la charge en invitant le premier ministre à éviter toute forme d’amalgames, son chef Yves-François Blanchet l’ayant même exhorté à s’excuser pour sa déclaration de la veille qu'il a qualifiée d' « imbécilité ». Loin de retirer ses propos, le premier ministre a plutôt invité les députés « à écouter et à comprendre les inquiétudes et les préoccupations des musulmans, qui maintenant admettent une anxiété de plus quand ils sortent dehors avec leur hijab ou quand ils vont se promener en famille ».
Cette saga s’est étendue jusque dans la presse anglophone qui a martelé sur tous les tons que l'adoption de la loi québécoise sur la laïcité avait contribué à l'émergence d'un climat islamophobe au Canada, une loi, faut-il le rappeler, qui défend le port des signes religieux pour les personnes se trouvant en ligne d’autorité dans l’exercice de leurs fonctions.
À mon humble avis, il n’existe aucune corrélation entre la tuerie de London qui a fauché la vie de toute une famille musulmane et la loi 21 sur la laïcité de l’État québécois. En réalité, l’islamophobie faisait des ravages bien avant l’adoption de la loi 21 et se perpétuera tant et aussi longtemps que des influenceurs, notamment sur les réseaux sociaux, persisteront à la nourrir…
vigile.quebec tribune libre 9 juin 2021
Le Soleil (version internet) 12 juin 2021