Sur la notion de compétence en éducation
S’il est un terme qui est utilisé de toutes parts par les temps qui courent en éducation, c’est la compétence requise pour enseigner. Ainsi en est-il, d’une part, des voix qui s’élèvent pour saluer la contribution des enseignants non légalement qualifiés et rappeler qu’un enseignant sans diplôme n’est pas forcément incompétent, et d’autre part, de l’initiative qui vise à encourager les profs à afficher leur diplôme d’enseignement bien en vue dans leur classe à la rentrée, pour faire valoir leur compétence.
À mon sens, un constat est indéniable, on ne s’improvise pas enseignant même si l’on est couvert de maîtrises et de doctorats dans quelque champ d’activités que ce soit. D’entrée de jeu, l’enseignement requiert des connaissances en didactique, à savoir les étapes à franchir pour arriver à communiquer ses «compétences» aux élèves, à commencer par capter leur attention à défaut de quoi la communication est littéralement inexistante.
Dans cette foulée, je verrais d’un bon oeil la mise sur pied de stages de formation en classe sous la supervision d’un enseignant qualifié. À titre d’exemple, je verrais mal un apprenti-pompier se rendre sur les lieux d’un incendie avant même d’avoir été formé sur les différentes mesures à prendre pour maîtriser le foyer d’incendie.
Enfin, l’éducation doit être au centre des priorités d’une société, et elle ne peut souffrir d’un nivellement par le bas dans lequel toute une génération de jeunes québécois seraient pris en otages. L’enseignement ne peut se permettre de tergiverser sur la notion de compétence au même titre que toutes les professions dont le travail principal consiste à entrer en relation avec des êtres humains.
vigile.quebec tribune libre 31 août 2023