Si on revenait au rôle premier de l’école!

En ce début de 21ième siècle, le Québec, via son ministère de l'Éducation, a entrepris de mettre de l'avant une réforme en profondeur, donc à donner une autre forme à l'acte pédagogieue.
Devant certaines réticences, provenant particulièrement du milieu de l'enseignement, les réformateurs brandissent la sempiternelle résistance aux changements, tuant ainsi dans l'oeuf toute possibilité de contestation. Dorénavant, prétendent ces réformateurs visionnaires, l'apprenant sera le maître d'oeuvre de sa formation, appuyé en cela par un professeur dont le rôle principal sera de guider l'élève vers les sources de la connaissance.
Désormais, l'élève vivra au rythme des projets comme si les réformateurs des années '60 n'avaient conçu aucun projet pour l'école issue de la révolution tranquille. Le maître sera ainsi appelé à développer les habilités de l'élève comme si l'analyse et la synthèse inhérentes à la démarche traditionnelle ne favorisaient pas le développement des dites habilités. Enfin, l'élève trempera dans un bain de compétences transversales comme si ces compétences n'étaient pas dans le prolongement de l'interdisciplinarité des dernières décennies.
Comme le disait Alain Finkielkraut dans son livre intitulé "L'ingratitude: conversation sur notre temps", publié en 1999 chez Québec Amérique, "Instruire, c'était introduire l'élève à ce qui le dépasse. On raisonne aujourd'hui "comme si le moi avait assisté à la création du monde". Rien ne dépasse, chacun est sujet, c'est-à-dire roi! Et l'actuelle exigence de mettre l'enfant au centre du système éducatif, comme si autrefois on y mettait des lampadaires ou des pots de fleurs, vise, en réalité, à remplacer l'obligation faite à l'élève d'écouter le professeur par l'ordre d'écouter les jeunes intimé aux animateurs du primaire et du secondaire."
En conclusion, quelles que soient les stratégies d'apprentissage proposées, elles devront d'abord viser une meilleure communication des connaissances auprès des élèves, soit les "apprenants"! En réalité, n'est-ce pas là le rôle premier de l'école?

quebechebdo 31 janvier 2011

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