Saisir l’inédit
À force de jouer avec des arguments rationnels depuis plus d’un an dans les méandres de la politique, j’en étais arrivé à oublier les chemins émotifs qui m’ont toujours conduit sur l’essence de l’homme, à savoir sur ce qu’il ressent face à tel événement.
Aussi ai-je cru bon de me ressourcer, le temps d’un instant, dans les abysses révélatrices de la poésie, un sentier qui m’a toujours bien servi dans les étapes déterminantes de ma vie.
En guise de temps d’arrêt dans cette période cruciale où notre peuple se retrouve confronté à son destin, je vous offre ce poème que j’ai écrit un jour et qui, je l’espère, vous amènera un peu à « saisir l’inédit ».
Toi mon amie fidèle
Tantôt silencieuse
Tantôt pernicieuse
Avec toi je m’éveille
Tu trottes dans ma tête
Tantôt laborieuse
Tantôt paresseuse
Telle l’insatiable bête
Sans cesse tu me harcèles
Tantôt capiteuse
Tantôt minutieuse
Semant mots en parcelles
À bout de souffle je m’assois
Et en ta compagnie
J’entre au-dedans de moi
Pour saisir l’inédit
Ma main suit le crayon
Qui glisse sur le papier
Mes yeux se laissent guider
Au gré de l’abandon
Poésie mon amie
Toi mon amie fidèle
Sans cesse tu me harcèles
Pour saisir l’inédit
vigile.net tribune libre 3 février 2012