Ritalin quand tu nous tiens!
Je me souviens, lorsque j’étais élève au primaire, de certains de mes camarades de classe dont l’attention laissait pour le moins à désirer, plus intéressés à « déranger » qu’à suivre les explications de l’enseignant.
Plus tard, lorsque je suis devenu enseignant au début des années ’70, confrontés à ce type d’élèves, j’ai eu à revivre ces situations mais, cette fois-ci, de l’autre côté de la clôture. Toutefois, à cette époque, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) n’avait pas fait son apparition sur les bancs d’école.
Selon des données obtenues auprès de la firme spécialisée IMS Brogan, les Québécois, particulièrement des jeunes de niveaux primaire et secondaire, avaient consommé à la fin de 2013 quelque 41 millions de comprimés de méthylphénidate, une famille de médicaments dont fait partie le Ritalin, ce qui confère au Québec le titre peu enviable de « champion du Ritalin » au Canada.
Or, il semble qu’une des causes premières du TDHA soit liée à un problème d’adaptation des jeunes aux différents stresseurs auxquels ils sont soumis quotidiennement, qu’ils proviennent d’une situation familiale perturbée ou d’intimidation ou de harcèlement à l’école.
À mon sens, la consommation de Ritalin par ces jeunes ne contribue qu’à poser un cataplasme sur leur comportement sans s’attaquer aux problèmes qui causent leur « déficit d’attention ». En ce sens, il m’apparaît que les intervenants du monde de l’éducation, y compris les parents, devraient s’asseoir ensemble pour discuter sur les causes des problèmes au lieu de sauter à pieds joints sur un médicament qui ne fera que retarder l’éclosion de problèmes d’adaptation encore plus aigus dans l’avenir.
quebechebdo 13 mars 2014