RIP la gouvernance souverainiste
Comme des milliers de souverainistes de la première heure, j’ai assisté hier soir impuissant à une déconfiture en règle du mouvement souverainiste tiède et insipide. Ce matin, l’heure est au post-mortem de cette dégelée. Que s’est-il donc passé pour que le Parti québécois ait subi un tel déni de l’électorat québécois?
Une fois les nuages de la colère, de la déception et de la frustration dissipés, ma lucidité a refait surface et m’a conduit aux réflexions suivantes que je vous expose en toute simplicité.
À mon avis, il faut remonter à la déclaration fracassante de Pierre Karl Péladeau en faveur du «pays du Québec» pour expliquer le début de la descente aux enfers dans la faveur de l’opinion publique envers le PQ. En effet, à partir de ce moment-là, nous avons assisté à un enterrement de première classe de l’option souverainiste du PQ.
Devant les attaques répétées de Philippe Couillard contre un référendum dont ne «voulait pas l’électorat québécois», Pauline Marois a sorti toute l’artillerie de défense pour tenter de renfermer le squelette du référendum dans les placards de l’oubli, alléguant qu’il ne ressortirait que «lorsque les Québécois seront prêts».
Le reste de la campagne n’a été qu’une triste période de tergiversations dans lesquelles la chef du PQ se retrouvait continuellement sur la défensive, tentant tant bien que mal de camoufler la souveraineté du Québec comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse.
En ce qui me concerne, je me souviendrai d’une déroute catastrophique pour le PQ bien sûr, mais aussi comme d’un signal sans équivoque à l’effet que la démarche vers l’indépendance du Québec ne prendra son véritable envol que le jour où elle sera affirmée avec vigueur par des leaders imbus de cette conviction essentielle envers les aspirations des Québécois.
Tant et aussi longtemps que la souveraineté du Québec ne sera appuyée que par une gouvernance souverainiste «mollassone» de petits pas, nous sommes condamnés à l’insomnie dans un nirvana sans fin.
Aussi, m’apparaît-il urgent que les «rescapés» de la vague rouge, en particulier un candidat de l’envergure de PKP, reprennent en main les destinées du PQ s’ils désirent que ce parti, qui prône la souveraineté du Québec dans son article I, clame ses convictions haut et fort et brandisse avec fierté le pays du Québec!
quebechebdo 8 avril 2014
vigile.net tribune libre 8 avril 2014