Résister à la résistance au changement
De toute évidence, le projet de réforme du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, n’a pas l’heur d’être accueilli sans plusieurs bémols, un constat que le ministre attribue à la résistance au changement. Et, comme réponse à ce phénomène, M. Drainville argue que « nous allons résister à la résistance au changement! » En termes clairs, non seulement il déterminer la cause des critiques envers son son projet de réforme, mais il identifie le moyen pour la combattre. Face à un tel scénario basé sur le monologue, on est à mille lieues d’un dialogue constructif entre les parties.
Par ailleurs, nonobstant le fait que l’être humain manifeste souvent une résistance au changement, je suis d’avis que la pénurie de main d’oeuvre dans nos écoles devrait avoir une nette prépondérance sur la réforme des structures. Et, dans cette foulée, il m’apparaît irresponsable que les dernières mesures prises pour pallier ce phénomène, à savoir engager des jeunes qui ont complété leurs études secondaires alors que la plupart sont encore mineurs, ouvre la porte à un nivellement par le bas dont souffriront toute une pléiade d’élèves tout au cours de leurs études.
Autrement dit, ce n’est pas le temps de réformer les stratégies préventives des incendies. Il faut plutôt éteindre les feux avant que la maison ne brûle. Bien sûr, les enseignants ne poussent pas dans les arbres. Cependant, la complexité et la lourdeur des tâches actuelles des enseignants doivent être réévaluées en vue de leur permettre d’enseigner dans un climat propice à l’apprentissage. Et qui sait, peut-être favoriserons-nous ainsi une plus grande rétention des nouveaux enseignants et des enseignants plus expérimentés qui cessent prématurément leur carrière, à bout de souffle.
vigile.quebec tribune libre 6 juin 2023