Rendez-vous avec la fatalité
Encore une fois, l'horreur et l'insensé se sont manifestés brutalement le 2 décembre dans un appartement de la rue Turcotte, à Drummondville, où une jeune mère de 33 ans semble avoir mis fin à la vie de ses trois jeunes enfants, profitant de l'absence de sa propre mère qui devait superviser la rencontre familiale.
Même si le Québec a réussi, entre 1980 et 2009, à diminuer de 32 % le taux d'homicides familiaux, il est tout à fait inhumain et incompréhensible que les mains d’une mère viennent arracher violemment et sciemment la vie qu'elles ont donnée. Qu'est-ce qui a fait défaut dans le cas de Sonia Blanchette et de sa petite famille? Comment le sort dramatique réservé à Loïc, Laurélie et Anaïs aurait-il pu être différent?
Difficulté de vivre une séparation, trouble mental grave, état dépressif avec ou sans symptômes psychotiques, consommation de drogues ou d'alcool, grossesse non désirée, violence ou souci de protéger leur progéniture d'un monde qu'elles jugent trop cruel conduisent des mères à commettre l'irréparable. Des causes variées qui nous rappellent que tous les efforts de prévention et de prise en charge de ces personnes en désarroi doivent constamment faire partie des préoccupations des divers intervenants.
Même s’il subsistera toujours des occasions ratées, des messages non décodés, des appels à l’aide minimisés, des décisions inappropriées au sein des familles et des services de santé et de justice, l'impossibilité d'atteindre le risque zéro ne doit cependant pas constituer une raison de demeurer passif en attendant le prochain fatidique rendez-vous avec la fatalité!
quebechebdo 5 décembre 2012