Rapport Gagné: avancée ou recul?
Suite à la présentation du rapport Gagné, la bisbille est prise dans la cabane entre la Fédération des producteurs acéricoles du Québec et le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, Pierre Paradis.
Aux yeux de Florent Gagné, l'industrie québécoise du sirop d'érable évolue dans un marché d'exportation, ce qui rend insoutenable la poursuite de la gestion par quota. « Ça m'apparait difficile de concevoir dans une course internationale que nous nous donnons des contraintes que les autres joueurs n'ont pas. On a le pied sur le frein, je propose qu'on déménage notre pied sur l'autre pédale ».
Du côté des producteurs acéricoles, on évoque avec amertume les années ’90 où le libre marché était établi en système, tel qu’exprimé en ces termes par Jonathan Blais, producteur acéricole : « « Je l'ai connu, le libre marché, les montagnes russes de misère et mon père, c'était un Québécois comme mes amis ici, et il s'est tenu debout. Il a mis le poing sur la table et il a dit : "Assez, c'est assez! Ce n'est pas cet avenir-là que je veux te donner" »
Toutefois, une nouvelle donnée est apparue dans le décor depuis ces années-là, à savoir le libre marché américain qui voit nos voisins du sud gruger de plus en plus dans le marché du Québec. De plus, quoique critiqué par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, le rapport Gagné n’a pas que des ennemis, certains producteurs voyant des avantages à la dérèglementation des quotas pour favoriser la libre concurrence.
Somme toute, je suis d’avis qu’il ne faut pas rejeter du revers de la main le rapport Gagné, mais qu’il faudrait plutôt que tous les intervenants se mettent à la table pour trouver un terrain d’entente.
quebechebdo 17 février 2016