Ramener l’analyse sur les bancs d’école
Dans «l’bon vieux temps» des études classiques, à partir du latin d’abord et du grec plus tard, nous étions amenés à traduire du latin ou du grec en français et vice versa. Une démarche intellectuelle qui, à notre insu à l’époque, visait directement le développement de notre esprit d’analyse non seulement dans les cours de français, de latin et de grec mais aussi en mathématiques, en chimie, en physique, etc.
Toutefois, ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai pu ressentir l’importance de l’analyse lorsque je fus confronté à la résolution de situations de la vie. Au risque de paraître pour un vieux dinosaure imprégné de la nostalgie du passé, je demeure convaincu que la capacité d’analyse demeure encore aujourd’hui plus que jamais un outil indispensable dans quelque métier que les jeunes seront appelés à exercer dans la vie.
Or dans une ère où l’intelligence artificielle (IA), notamment l’intrusion pernicieuse de ChatGPT, a fait son entrée dans les écoles, je suis d’avis que les enseignants se doivent de persévérer dans leurs efforts pour exploiter au maximum la capacité d’analyse de leurs élèves par des moyens traditionnels, telle l’analyse grammaticale d’une phrase et de ses composantes.
Avec le recul, je suis extrêmement reconnaissant pour l’insistance démontrée par mes enseignants sur la capacité d’analyse car ma vie personnelle et professionnelle ont foisonné de situations où j’ai dû emprunter la voie de l’analyse pour résoudre les écueils qui se présentaient devant moi. Conséquemment, pour toutes ces raisons, il est essentiel, voire prioritaire, que le développement de l’esprit d’analyse chez les jeunes reprenne ses lettres de noblesse sur les bancs d’école.
vigile.quebec tribune libre 9 octobre 2024