Prendre à César ce qui ne lui appartient pas
J’ai toujours apprécié m’enrichir des pensées de celles et de ceux qui s’étaient arrêtés, l’espace d’un instant, sur une page de leur vie pour en ressortir un message ou une réflexion. Dernièrement, une de ces pensées, écrite par Paul Éluard, m’est apparue pleine de subtilité et porteuse de sens, particulièrement dans le contexte socio-politique du Québec.
« Il faut prendre à César ce qui ne lui appartient pas ».
Et pourtant, force nous est de constater que, depuis presque cent cinquante ans, nous persistons à « laisser » à César ce qui ne lui appartient pas…nous subissons aveuglément l’aliénation de nos biens sans broncher, en bon petit peuple soumis.
Bien sûr, au cours de toutes ces années, des voix isolées se sont élevées pour dénoncer avec conviction ces injustices et revendiquer les droits des Québécois, mais toujours, le naturel est revenu au galop, tel un stigmate indélébile.
Par ailleurs, plus récemment dans notre histoire, d’autres voix, telles celles des défenseurs de l’étapisme, des conditions gagnantes ou de la gouvernance souverainiste, plus discrètes et beaucoup moins convaincantes, ont exploré des chemins plus tortueux qui ont abouti à des culs de sac qui n’ont fait qu’amplifier le fossé qui nous sépare de notre indépendance
Aujourd’hui, se font entendre des voix plus percutantes qui nous lancent un appel criant à nous libérer de cette peur viscérale qui nous colle à la peau depuis si longtemps. Ces voix, incarnées souvent par des jeunes, nous invitent à la ré-appropriation de nos ressources, à la défense et à la promotion de notre langue et de notre culture, et à la protection de notre environnement.
En d’autres mots, ces voix nous invitent à l’unification des forces souverainistes à l’intérieur d’une nécessaire coalition citoyenne nationale. Elles nous disent haut et fort que seule l’indépendance pourra nous rendre tous nos pouvoirs et nous affranchir du servile aplaventrisme qui nous stigmatise depuis trop longtemps.
Ces voix, elles essaiment de partout au Québec à travers un mouvement indépendantiste vigoureux et déterminé à « prendre à César ce qui ne lui appartient pas » pour enfin parvenir à créer le pays du Québec, une nation française en Amérique du nord qui se tient fièrement debout!
quebechebdo 4 novembre 2011