Pourquoi pas une Commission spéciale sur l’éducation?

L’intérêt suscité par les audiences de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité de même que l’accueil cordial qu’a reçu le contenu de son rapport apporte un baume sur les perceptions souvent négatives d’une partisanerie sclérosante qui enfreint toute discussion objective parlementaire sur un sujet.

Même si le thème de la fin de vie est d’un autre ordre que celui de l’éducation, les deux sujets se rejoignent en ce sens qu’ils constituent des droits fondamentaux.

Dans l’ampleur du débat de société actuellement en cours sur la hausse des droits de scolarité universitaires, nous assistons à un mouvement qui déborde de plus en plus la simple question des droits de scolarité, à savoir le droit à l’accessibilité pour tous les citoyens à des études supérieures.

En plus, d’autres débats récents entourant le monde de l’éducation, tels l’intégration des élèves en difficulté dans les groupes réguliers ou l’enseignement de l’anglais obligatoire à partir de la première année du primaire, demeurent toujours non résolus.

L’impasse actuelle, suscitée par le braquage systématique du gouvernement Charest envers les revendications étudiantes, ne fait qu’alimenter un sentiment de profondes frustrations auprès des étudiants, appuyés de plus en plus par une partie importante de la population, en plus de laisser planer un doute sur les intentions des dirigeants quant à une véritable possibilité d’accessibilité pour tous aux études supérieures.

En ce sens, la conclusion de la lettre de Jana Havrankova, faisant référence à la Commission spéciale sur la question du mourir dans la dignité et publiée dans Le Devoir du 24 mars sous le titre « Merci, les commissaires », ouvre une porte intéressante :

« Par ailleurs, ayant témoigné deux fois devant la Commission et ayant assisté aux témoignages d’autres personnes, j’ai été impressionnée par la qualité d’écoute et les questions pertinentes des députés des quatre formations politiques réunies. J’ai retrouvé confiance en nos élus : ils peuvent collaborer de manière non partisane dans l’intérêt du bien commun. Il serait souhaitable que d’autres commissions de ce type voient le jour. »

En réalité, toutes les tempêtes auxquelles a eu et a encore aujourd’hui à faire face le monde de l’éducation au Québec ne constitueraient-elles pas à elles seules des motifs sérieux pour envisager la création d’une Commission spéciale sur l’éducation ?

vigile.net tribune libre 24 mars 2012
quebechebdo 1 avril 2012 (version abrégée)

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