Politique énergétique à géométrie variable
C’est bien connu, les chefs de partis politiques, en campagne électorale, adaptent leurs discours à l’« humeur » des électeurs auxquels ils s’adressent. Ainsi en est-il du passage du chef libéral, Mark Carney, en Alberta, reconnue pour sa richesse pétrolière. « Comme pays, nous avons été trop prudents en nous appuyant trop sur les États-Unis. Il est temps de réaliser tout le potentiel du Canada », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Calgary.
Or Mark Carney, pourtant reconnu comme un ardent militant pour la lutte aux changements climatiques, se targue maintenant d’être « un pragmatiste ». Et à cet effet, à la question d’un journaliste qui lui demandait si cette position ne signifiait pas un recul sur ses valeurs, le premier ministre répliqua en affirmant que le monde opère une transition vers une économie plus faible en carbone, mais qu’en même temps il veut voir le Canada « dominer » le marché de l’énergie conventionnelle.
De là à franchir le pas vers le pétrole et le gaz, il n’y a qu’un pas, et il semble que Mark Carney, dans le contexte d’une économie mondiale qui « évolue » , soit prêt à exploiter les corridors d’énergies fossiles pour « réaliser tout le potentiel du Canada », une politique à géométrie variable à l’égard de son engagement affirmé à maintes occasions dans sa lutte contre le réchauffement climatique de la planète.
vigile.quebec tribune libre 11 avril 2025