Pierre Curzi, un homme de droiture et de convictions
Il y a de ces individus dont les convictions ne trompent personne. À mon sens, Pierre Curzi en est un. À cet effet, son profil en témoigne à plusieurs égards. Né dans le quartier Villeray de Montréal le 11 février 1946 d’un père d’origine italienne et d’une mère d’origine française, il n’est donc pas étonnant que sa plus grande contribution à titre de président de l’Union des artistes, poste qu’il occupa de 1998 à 2007, aura été de mettre sur pied la Coalition sur la diversité culturelle, un modèle de libre-échange culturel qui fut même adopté par l’UNESCO et proposé à plusieurs pays à travers le monde.
En 2003, il est reçu Chevalier de l’Ordre de la Pléiade, une initiative de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. En 2006, Pierre Curzi reçoit le Prix Camille-Laurin, décerné par l’Office québécois de la langue française à une personne qui, au cours de sa carrière et dans sa vie quotidienne, défend le français et en fait la promotion. Enfin, quelques jours avant son élection à titre de candidat péquiste de Borduas, en janvier 2007, il est couronné lauréat du prix Jutras-Hommage au cours de la neuvième soirée des Jutras.
Au moment de l’annonce de son entrée en politique en septembre 2006, Pierre Curzi annonce ses couleurs en disant qu’il refusait de passer les dix prochaines années dans « le confort de l’indifférence », paraphrasant ainsi le titre du film de Denys Arcand. Et, du même souffle, après avoir été membre du PQ depuis 1976 et avoir fait campagne en faveur du oui en 1995, il ajoute avoir la ferme conviction, depuis quarante ans, que la souveraineté est nécessaire et, qu’à l’évidence, le fédéralisme ne nous donne pas les moyens de répondre à nos véritables désirs.
Récemment, à la suite de sa démission à titre de député du PQ, quelque 300 électeurs de Borduas sont venus entendre leur député les entretenir sur les raisons de sa démission et sur ses intentions quant à son avenir politique. Pierre Curzi, quoique se montrant ouvert à la création d’une coalition des forces indépendantistes, a déclaré qu’il ne fermait pas la porte à l’idée de réintégrer le PQ pour autant que celui-ci apporte des changements.
Compte tenu de la droiture et des convictions profondes qui animent Pierre Curzi, l’homme et le politicien, je crois sincèrement qu’il devrait réintégrer les rangs du PQ et faire valoir le leadership qu’il exerce au sein de ce parti, en faisant connaître clairement les idées de changements qu’il préconise pour remettre le PQ sur les rails de l’indépendance.
vigile.net tribune libre 23 juin 2011