Pas d’chicane dans ma cabane!
En voyageant sur la toile par une journée pluvieuse, je suis tombé sur une citation de Sénèque, un philosophe, dramaturge et homme d’État romain du premier siècle qui disait ceci : « Ce n'est pas parce que nous avons peur que nous n’osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que nous avons peur ».
N’est-ce pas ces paroles de Sénèque qui pourraient expliquer, en partie tout au moins, l’immobilisme tranquille des Québécois devant la perspective déstabilisante de l’indépendance du Québec? Se peut-il que les Québécois n’osent pas aller de l’avant parce qu’ils ont peur des changements. Et, pour pousser davantage cette réflexion, les Québécois seraient-ils moins craintifs si cette peur du changement était démystifiée?
Les Québécois, c’est bien reconnu, sont un peuple paisible qui ne veut pas de « chicane dans sa cabane », le sang du colonisé coulant dans les veines de plusieurs d’entre eux encore aujourd’hui. Souvenons-nous que lors du premier référendum, c’est par la peur que¨Pierre Elliot Trudeau a réussi à faire pencher la balance du côté du « non ».
Depuis lors, abstraction faite du regain actuel du Parti québécois (PQ) sous la gouverne de Paul St-Pierre Plamondon, les Québécois ont récupéré leur confort douillet dans un fédéralisme « sécurisant ». L’indépendance du Québec est devenu un « champ de ruines » qui a fait élire un maigre trois députés lors du dernier scrutin.
Dans ces circonstances, il est plus que temps que le chemin vers la souveraineté soit remis en état d’y circuler en exhibant aux Québécois la beauté du paysage qu’il offre comme alternative d’avenir. À mon avis, le charisme du jeune chef du PQ incarne un atout privilégié pour relancer ce vaste chantier… et cela, tout en évitant la chicane!
vigile.quebec tribune libre 15 avril 2023