Négociations en construction: l’exception est-elle devenue la règle?
Ce qui est qualifié d’exception ne peut l'être que vis-à-vis d’une règle puisque, pour être une exception, un phénomène doit s’inscrire dans un contexte de régularité. Or, un article de Martin Leclerc et Martin Robert, paru dans Le Devoir du 5 juillet 2013, nous apprend que la loi d’ « exception » adoptée le 1er juillet pour mettre un terme à la grève dans le secteur de la construction est la 36e depuis l’instauration, en 1964, du Code du travail actuellement en vigueur au Québec.
Et, de conclure Mm Leclerc et Robert, «s’il faut continuellement sacrifier des droits aussi fondamentaux que celui-là [le droit de grève] pour satisfaire des intérêts économiques à court terme, aussi bien dire que notre société de droits est pratiquement condamnée. Car si l’exceptionnalisme permanent se poursuit, il y aura un jour bien peu de gens pour défendre activement cette idée toute simple, au coeur de chaque grève, selon laquelle c’est l’économie qui devrait être mise au service des travailleurs et des travailleuses, des citoyens et des citoyennes, et non l’inverse.»
C’est Michel Chartrand qui, dans une allocution prononcée en 1969 au congrès du Conseil central des syndicats nationaux de Montréal, déclarait : « … on sait que toute la presse écrite, la presse parlée, la télévision sont systématiquement contre nous. Ce sont des intérêts privés et ils trouvent qu’on va contre les intérêts privés. »…Il semble que plus ça change, plus c’est pareil!
quebechebdo 5 juillet 2013