Migration des enseignants vers l’Ontario

Selon les chiffres de l’Ordre des enseignants de l’Ontario, le nombre d’enseignants formés au Québec qui ont migré en Ontario s’est accru de 105 % entre 1998 et 2014. Une réalité à laquelle un diagnostic approfondi se doit d’apporter des réponses.

Abstraction faite des conditions salariales nettement supérieures en Ontario, la rapidité avec laquelle les enseignants obtiennent une permanence de l’autre côté de la rivière des Outaouais tranche fortement avec la précarité avec laquelle sont confrontés les enseignants pendant des années au Québec avant d’accéder à un statut permanent. De plus, au contraire du Québec qui tarde à se donner un Ordre professionnel des enseignants, l’Ontario a déjà procédé en ce domaine, ce qui confère à la profession un statut reconnu et valorisé.

À mes yeux, il est inconcevable qu’une telle migration d’enseignants qui ont reçu leur formation au Québec [de 1412, en 1998, à 2901, en 2014] ne puissent pas se dénicher un emploi ici, comme il est tout aussi inconcevable que le statut précaire prolongé fasse partie des us et coutumes de notre système d’éducation. Si le MEQ désire conserver au Québec les nouveaux enseignants, il devra un jour s’attaquer à leurs conditions de travail, à défaut de quoi les écoles du Québec continueront de perdre une relève essentielle à leur nécessaire évolution.

quebechebdo 22 mars 2016
Le journal Métro 23 mars 2016
 

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