Menace d’implosion au PQ
Examinons d’abord la version « officielle » qui, aux yeux du commun des mortels, auraient conduit aux démissions fracassantes des trois députés péquistes le 6 juin 2011, avant qu’ils ne fassent leur déclaration.
Le projet de loi privé 204, déposé par la députée Agnès Maltais, appuyée par Pauline Marois, a suivi la voie d’une commission parlementaire tant souhaitée par les tenants d’une consultation populaire sur les détails de l’entente et ce, sans qu’aucune anomalie ne soit ressortie sur les détails de l’entente. Toutefois, comme le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a déjà annoncé qu’il votera contre le projet de loi qui doit recevoir l’unanimité des voix, il devra prendre le chemin d’une loi omnibus pour être accepté à la majorité simple des membres présents. Par ailleurs, la Cour supérieure du Québec ne s’est pas encore prononcée sur la requête en nullité déposée par Denis de Belleval concernant l’entente intervenue entre la Ville de Québec et Quebecor sur la gestion du nouvel amphithéâtre de la Capitale nationale.Toujours selon la version « officielle », dans ce branle-bas de combat , la grogne s’installe dans les officines du PQ. Puis, coup de théâtre! Trois ténors de la députation péquiste démissionnent. Les scénarios les plus noirs évoquent même une menace d’implosion au sein du PQ.
Imaginez…un parti solidement implanté au Québec risque de s’effondrer, de se désagréger pour des motifs qui ne sont encore que des allégations! Trois politiciens chevronnés claquent la porte pour des raisons de principes démocratiques après qu’une commission parlementaire leur ait permis de s’exprimer au sujet d’un projet de loi accepté par la majorité des députés de leur parti…au grand plaisir des amis d’en face, tous partis confondus. En un mot, la baraque menace de sauter pour un projet d’amphithéâtre. Voilà pour l’avant.
Puis, subitement, le chat sort du sac à la lumière des déclarations des trois députés péquistes démissionnaires! Le projet de loi privé 204 n’est que « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », selon les dires de Lisette Lapointe. Le style de leadership de Pauline Marois est remis en question. Bref, il y a du linge sale à laver et « l’atmosphère est devenue irrespirable », toujours selon Mme Lapointe! Et pourtant, malgré cette « implosion appréhendée », et Louise Beaudoin et Lisette Lapointe ont toutes les deux confirmé le choix de certains de leurs collègues, en ces termes, dans une entrevue accordée sur RDI le 6 juin :
« Certains de mes collègues vont mener le combat vers l’intérieur…je choisis de le faire de l’extérieur. » (Louise Beaudoin)
« Les collègues qui sont restés à l’intérieur vont brasser la cage. » (Lisette Lapointe)
Alors, pourquoi déserter la maison au lieu d’y rester pour faire le lavage en famille? Le salut dans la fuite n’a jamais profité à personne. À mon sens, pendant que le torchon brûle, une question essentielle doit faire partie des réflexions des trois démissionnaires, et ils doivent rapidement lui apporter une réponse: l’enjeu en vaut-il la chandelle? Voilà pour l’après.
vigile.net tribune libre 7 juin 2011