Loi 21: deux poids, deux mesures
En soustrayant les commissions scolaires anglophones et les élus de l’Assemblée nationale à l’interdiction du port de signes religieux et à l’obligation du visage découvert prévues dans la Loi sur la laïcité de l’État, la Cour supérieure, par la voix du juge Marc-André Blanchard, vient de valider l’emprise du multiculturalisme absolu sur la laïcité québécoise.
Autrement dit, en matière de défense du port de signes religieux sur les lieux de travail, les anglophones d’un côté, les francophones de l’autre. En termes clairs, le magistrat ouvre la porte à un jugement basé sur deux poids, deux mesures en stipulant que la loi 21 viole l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés qui accorde des droits constitutionnels aux minorités linguistiques dans la gestion de leurs écoles et ce, malgré l’emploi des clauses de dérogation de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.
Aux yeux du chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, le tribunal « est en train de séparer les anglophones et les francophones comme des groupes n’étant pas gouvernés par les mêmes lois ». « Que ce soit pour les politiciens à l’Assemblée nationale ou pour les commissions scolaires anglophones, le cadre juridique canadien nous refuse le droit à nous autodéterminer », déplore-t-il.
À mon point de vue, la loi sur la laïcité de l’État québécois telle qu’adoptée ne doit pas connaître de frontières linguistiques ni culturelles. En conséquence, je ne peux que me rallier au procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette, qui ne fait que constater que le Tribunal « divise le Québec ». « Il n’y a pas deux Québec. Il n’y en a qu’un », fait-il valoir.
vigile.quebec tribune libre 20 avril 2021