L’indépendance pour sauver notre langue
On a assisté dernièrement aux Communes à une effluve de déclarations d’amour envers la défense du français au Québec, plusieurs des ministres libéraux allant même jusqu’à citer, au cours de leur envolée oratoire, les grands auteurs québécois.
Or, pendant ce temps, la diplomatie canadienne, qui est censée représenter le vrai visage du pays à l’étranger, regorge de diplomates anglophones au détriment des diplomates francophones qui sont à toutes fins pratiques marginalisés. À titre d’exemples, la haute direction du ministère canadien des Affaires étrangères a mis de côté les francophones, aucun francophone ne siégeant parmi les quatre sous-ministres, et un seul francophone parmi les douze sous-ministres adjoints.
Une seule conclusion s’impose, le bilinguisme au Canada a connu ses années de gloire sous Pierre Elliot Trudeau à une période où le mouvement souverainiste au Québec avait atteint son apogée au début des années ’80. Dans le but d’atténuer la flamme indépendantiste, le fédéral a sorti la carte du bilinguisme pour donner aux Québécois l’impression qu’on les respectait.
À mon sens, un seul constat émerge de ces entourloupettes partisanes : ce n’est pas de belles paroles dont le Québec a besoin pour sauver le français mais de maîtriser pleinement son destin, bref d’un pays indépendant s’exprimant fièrement en français sur la scène diplomatique.
vigile.quebec tribune libre 21 décembre 2020