Lettre ouverte aux jeunes du Québec

Lorsqu’il m’arrive de parler de la carrière d’enseignant que j’ai exercée, je n’hésite jamais à la qualifier de « plus beau métier du monde ». En effet, le fait de demeurer en contact régulier auprès des jeunes m’a permis de conserver une partie de mon « cœur d’enfant » qui se traduit surtout par la spontanéité qui les caractérise et, en ce sens, je leur suis très reconnaissant pour cet apport inestimable.

Au printemps dernier, nous avons pu assister à une mobilisation sans précédent au Québec autour de jeunes qui ont manifesté dans la rue pour leurs droits en la justice sociale, appuyés en peu de peu de temps de milliers de citoyens de tous âges.

Aujourd’hui, je m’adresse à vous, les jeunes…Vous représentez l’avenir du Québec et ça, personne ne peut vous le revendiquer, c’est votre droit le plus légitime. Toutefois, associés à ce droit, s’accompagnent des devoirs, entre autres, de faire votre place dans les grands débats politico-sociaux, économiques et environnementaux auxquels le Québec est constamment confronté, dû en grande partie au régime politique fédéral de dépendance qui le maintient enfermé dans un carcan avilissant.

C’est Charles Aznavour, cet octogénaire au cœur encore jeune, qui résume assez bien, dans cet extrait de sa chanson intitulée « Sa jeunesse », la force de votre jeunesse et aussi les appels qu’il vous lance dans l’urgence d’agir avant qu’il ne soit trop tard :

« Lorsque l'on voit
Loin devant soi
Rire la vie
Brodée d'espoir
Riche de joies
Et de folies
Il faut boire jusqu'à l'ivresse
Sa jeunesse

Car tous les instants
De nos vingt ans
Nous sont comptés
Et jamais plus
Le temps perdu
Ne nous fait face
Il passe »

Sur un poster posé au mur d’un bureau que j’ai occupé pendant ma carrière, il était écrit : « N’oublie jamais qu’aujourd’hui est le dernier jour du reste de ta vie » Une pensée percutante en soi mais combien révélatrice d’une vérité à laquelle aucun être humain ne peut échapper.

En ce sens, je vous incite fortement, vous les jeunes du pays qui vous appartient, à adopter la philosophie de vie que traduit ce message et à « boire jusqu’à l’ivresse [votre] jeunesse » car « …jamais plus le temps perdu ne nous fait face, il passe »

quebechebdo 26 mars 2013
vigile.net tribune libre 26 mars 2013

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