Les réseaux sociaux et les élus municipaux

Aux élections de 2017, près de la moitié des maires et mairesses du Québec, soit 534, ont été élus sans opposition dans 1100 municipalités. Encore cette année, limpressionnante vague de départs d’élus municipaux en cette année électorale est attribuable en grande partie aux insultes et au climat nocif qui règnent sur les réseaux sociaux. De plus, les maires sont devenus, depuis l’arrivée du coronavirus, les boucs émissaires de toutes les frustrations des complotistes qui font leurs choux gras des élus municipaux eu égard aux mesures sanitaires.

À titre d’exemple, le maire de Québec, Régis Labeaume, a maintes fois dû composer avec le harcèlement et les menaces durant sa carrière politique et a dû porter plainte à la police quelques fois. « J’espère que tu vas crever mon osti de sale [...] J’ai hâte d’aller pisser sur ta tombe », lui avait notamment souhaité un troll.

Or les maires sont coincés dans un cercle vicieux. D’un côté, ils se doivent d’être présents sur les réseaux sociaux s’ils désirent rejoindre le plus d’électeurs possibles, de l’autre côté, ils se font assaillir par les « pleutres qui se cachent derrière leur écran » et les « morons en bobettes », pour employer le langage coloré de Régis Labeaume.

Enfin, sur le plan légal, selon Me Charles B. Côté, criminaliste, face au nombre croissant de cas de menaces vécus par les élus sur les réseaux sociaux, la question de leur protection se soulève, et cette dernière se situe au moment du jugement. Les élus ont une considération particulière dans le cas de harcèlement, car leur statut rend les circonstances aggravantes, notamment eu égard à l’entrave à la démocratie causée par l’intimidation à laquelle sont confrontés certains élus municipaux.

Le Devoir 28 septembre 2021
Le Soleil 2 octobre 2021

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