Les journalistes sont-ils des « gérants d’estrade »?
À l’origine, le gérant d’estrade était celui qui, lors d’un match sportif, manifestait tout haut son mécontentement envers l’instructeur en se prétendant meilleur que lui. Puis avec le temps, le gérant d’estrade est devenu une personne qui émet des jugements tout en restant extérieure à la situation commentée, selon Wiktionnaire.
Encore aujourd’hui, le vocable « gérant d’estrade » revêt généralement une connotation péjorative. Dernièrement, au cours d’un de ses points de presse, le premier ministre François Legault a évoqué son irritation envers les gérants d’estrade eu égard à sa façon de gérer la crise du coronavirus et, sans les nommer, j’ai perçu chez lui qu’il visait en particulier les journalistes.
Mais en fait, quel est le rôle d’un journaliste si ce n’est que de questionner et d’apporter son point de vue sur un sujet précis, en l’occurrence ici les décisions prises par le tandem Arruda-Legault dans la gestion de crise actuelle.
Dans ce contexte-là, je suis d’avis que les journalistes, oui, sont des « gérants d’estrade » essentiels qui permettent aux lecteurs d’avoir un portrait plus complet du problème soulevé par le décideur et, par ricochet, qui peuvent l’amener à modifier sa décision à la lumière de ses observations pour peu qu’il soit ouvert à la critique!
quebechebdo 8 mai 2020
vigile.quebec tribune libre 8 mai 2020