Les Forces armées canadiennes dans l’embarras
Dans la foulée des allégations sexuelles portées contre deux hauts gradés des Forces armées canadiennes, à savoir le général John Vance et l‘amiral Art McDonald, la lieutenante-colonelle Eleanor Taylor a décidé de quitter son poste, arguant que « l’abus de confiance a été trop important et mon départ constitue le meilleur outil à ma disposition pour souligner l’ampleur de ma déception.»
Nonobstant que les actes reprochés aux deux présumés coupables n’en soient encore qu’au stade d’allégations, la réputation des Forces armées canadiennes s’en trouve entachée ne serait-ce que par la mauvaise presse qu’elles véhiculent dans leur sillon. Et tout cela dans contexte où le même général Vance, dès son arrivée en poste en juillet 2015, a mis sur pied l’« Opération Honour », un effort global pour éliminer les inconduites sexuelles dans l’armée.
« Engagez-vous », qu’ils disaient, au temps de mon adolescence, à une époque où les Forces armées faisaient la fierté des Canadiens. Eh bien on peut au moins constater que les choses ont bien changé depuis lors. Et, qui plus est, les actes reprochés à ces deux militaires touchent des hauts gradés, ceux-là même qui devraient démonter une attitude exemplaire dans l’exercice de leurs fonctions.
Dans l’hypothèse où ces allégations soient fondées, il m’apparaît extrêmement ardu de renverser les effets collatéraux provoqués par ces allégations, notamment la réputation des Forces armées. Conséquemment, je suis d’avis qu’une enquête indépendante soit créée afin de faire toute la lumière sur ces événements, et que cette enquête trace la voie vers des pistes de solution aux dirigeants des Forces armées.
vigile.quebec tribune libre 18 mars 2021