Les enseignants au banc des accusés

Au Québec, 58 enseignants ont été congédiés pour divers motifs, dont 7 pour incompétence, entre 2010 et 2015. Une statistique qui fait dire à Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l’Institut économique de Montréal (IEDM), qu’ « un prof permanent est pratiquement indélogeable » et qu’ « on sait très bien, en parlant avec des parents et des gens du milieu, qu’il n’y a pas que sept enseignants à travers le Québec qui mériteraient d’être renvoyés ».

Deux éléments me chicotent les oreilles dans l’argumentaire de M. Chassin. Le premier émane de son « affirmation gratuite » à l’effet qu’ « il n’y a pas que sept enseignants à travers le Québec qui mériteraient d’être renvoyés ». À mes yeux, il y a un petit côté présumé tendancieux dans cette affirmation qui prête flanc à la profession d’enseignant qui pourtant est liée à une convention collective qui contient déjà un mécanisme de congédiement.

Le second élément dérangeant provient du fait que l’IEDM isole l’incompétence des cinq autres motifs ayant conduit à 51 autres congédiements, à savoir inconduite et/ou insubordination, absences chroniques ou incapacité médicale, violence, actes criminels ou fraudes, motifs de nature sexuelle, motif inconnu ou confidentiel. Tous des motifs qui, au même titre que l’incompétence, représentent des facteurs nuisibles à la qualité de l’enseignement.

Conséquemment, je suis d’avis qu’il faut être prudent avec ces statistiques et surtout les interpréter à leur juste valeur considérant que ces 58 congédiements représentent en soi un nombre assez imposant pour prouver l’efficacité du mécanisme de congédiement de la convention collective.

quebechebdo 18 janvier 2016

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