Les détraqués politiques
Une autre tuerie incompréhensible s'est produite, celle-là à Tucson, en Arizona, le 8 janvier! Le geste insensé, posé par le présumé coupable Jared Lee Loughner, n'est pas sans nous rappeler le massacre commis par Marc Lépine, à l'École polytechnique de Montréal.
À cette époque, un article du Globe and Mail attribuait cette fusillade au climat politicolinguistique du Québec séparatiste. Dans le cas de l'attentat de Tucson, certains observateurs y voient l'influence du Tea Party lié à Sarah Palin.
Pourtant, jusqu'à maintenant, les enquêteurs fédéraux américains n'ont découvert aucun lien entre Loughner et des groupes extrémistes. Par contre, ses anciens collègues de classe le décrivent comme un asocial paranoïaque et délirant. De plus, il a été refusé par l'armée en 2008 après avoir échoué un test de dépistage de drogues.
De la Polytechnique à Tucson, il semble facile de tracer un chemin en ligne droite et de poser rapidement le doigt sur la gâchette du contexte sociopolitique qui serait responsable de ces comportements inexplicables. Jusqu'à preuve du contraire, un fait demeure: Loughner comme Lépine étaient déjà considérés comme des détraqués avant qu'ils ne posent leur geste inhumain. Par surcroît, à ma connaissance, la preuve n'a jamais été faite sur le lien entre l'auteur du geste posé à la Polytechnique et le climat séparatiste du Québec. La version officielle de la tragédie de Tucson demeurera-t-elle, elle aussi, le crime d'un détraqué à jamais insondable? C'est à suivre!
quebechebdo 11 janvier 2011
Le Devoir 12 janvier 2011
Commentaires:
"Oui, ils sont des malades mentaux mais ils réagissent à l'extrême à des tensions dans la société. La société n'est pas responsable de leurs actes, seuls eux le sont car les gens normaux subissent les mêmes tensions sans avoir les mêmes réactions violentes."
Claude Archambault
Le Devoir 12 janvier 2011
"Toute société comporte un certain nombre de malades mentaux. Souvent hélas, ils ne sont pas traités. C'est ainsi que des tragédies comme celles de la Polytechnique ou de Tucson surviennent. N'oublions jamais comme guide la fragilité de l'être humain. De tout être humain."
Michel Lebel
Le Devoir 12 janvier 2011