Les boucs-émissaires

Le verdict d’acquittement des trois présumés coupables de négligence ayant causé la mort de 47 personnes lors de la tragédie de Lac-Mégantic en juillet 2013, Tom Harding, Richard Labrie et Jean Demaître, laisse un vide juridique eu égard aux véritables responsables de cette tragédie.

À cette question, la grande majorité des résidents de Lac-Mégantic nous apportent un élément d’explication lorsqu’ils invoquent, d’une part, que ces trois hommes n’auraient jamais dû subir un procès dans le cadre de cette affaire et que, d’autre part, la première responsabilité incombe à la direction de la désormais défunte compagnie ferroviaire Montreal, Maine and Atlantic (MMA), en particulier à son propriétaire, Edward Burkhardt.

Or, pourquoi la justice a-t-elle cité à procès les trois employés en question et laissé sur la touche le propriétaire de la MMA alors que le Bureau de la sécurité des transports (BST), dans son rapport final, écrit qu’il existait « des lacunes importantes entre les instructions d’exploitation de la MMA et la façon dont se déroulaient les activités courantes…et que la faible culture de sécurité de la MMA a contribué à la perpétuation de conditions et de pratiques dangereuses, et a compromis la capacité de la MMA de gérer efficacement la sécurité »?

À mon sens, les trois accusés ont joué un rôle de boucs-émissaires dans cette affaire. Conséquemment, la justice doit entamer des poursuites contre les ex-dirigeants de la MMA et les autorités fédérales en matière de sécurité ferroviaire qui se doivent de répondre de leur nonchalance et de leur laxisme au niveau de la sécurité, une démarche qui, enfin, devrait aboutir à l’accusation des véritables coupables.

vigile.net tribune libre 22 janvier 2018
 

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