L’école privée « publique »
L’une des conclusions d’un sondage réalisé en février par la firme CROP auprès de 1000 parents d’enfants âgés de 20 ans ou moins, à la demande du mouvement École ensemble, qui milite pour un système d’éducation plus égalitaire, révèle que la grande majorité des parents québécois, soit 85% des parents interrogés, sont favorables à l’implantation du modèle finlandais en éducation, dans lequel les écoles privées subventionnées à 100 % accueillent les élèves de leur quartier, sans sélection ni frais de scolarité.
Conséquemment, nonobstant le fait que les écoles privées aient toutefois conservé leur statut autonome et indépendant, l’école privée, subventionnée en partie par l’État au Québec, une partie des frais de scolarité assumée par les parents, deviendrait une école privée «publique» contrainte de sélectionner sa clientèle dans le quartier où elle se situe.
Partant de l’objectif fort louable de viser un système d’éducation plus égalitaire, j’émets des réserves eu égard à l’obligation pour les écoles dites «privées» de limiter les inscriptions des élèves au quartier où l’école est située, l’autonomie de leur statut étant de ce fait réduit significativement.
Dans la foulée du modèle finlandais, force est de constater que les écoles privées ne conservent que le nom, leur modèle étant en réalité un copier-collé de l’école publique qui renie la raison même de leur existence. En réalité, l’école privée devient une école de quartier au même titre que l’école publique.
En bref, une question se pose: pourquoi maintenir deux types d’écoles dans l’hypothèse où elles se définissent à partir des mêmes critères?
quebechebdo tribune libre 19 avril 2022
Le Soleil (version internet) 25 avril 2022