L’école à rythme d’apprentissage
D’entrée de jeu, je voudrais dissiper toute confusion sur notre système d’éducation que certains qualifient péjorativement de système à trois vitesses en faisant référence aux écoles privées, aux écoles publiques à projets particuliers et aux écoles publiques dites régulières incluant les élèves à besoins particuliers. Or, à mon sens, partant du fait établi que tous les enfants ne naissent pas avec le même rythme d’apprentissage, ce dernier critère devrait servir de base au classement des différents types d’écoles.
Ensuite, pour ce qui est du retrait des subventions versées aux écoles privées comme le préconisent plusieurs experts, il m’apparaît pertinent de spécifier que les écoles privées reçoivent du gouvernement des subventions qui correspondent à 60 % de ce qui est versé à l'école publique pour un élève régulier, ce qui implique que les parents doivent débourser 40% des frais de scolarité. Or dans l’hypothèse où les écoles privées devenaient publiques, les frais encourus par le gouvernement seraient majorés de 40% par élève, soit une augmentation substantielle des argents puisés dans les poches des contribuables québécois.
D’autre part, selon des recherches effectuées sur l’intégration des élèves à besoins particuliers à l’intérieur des groupes réguliers, il a été prouvé que ces élèves, au lieu d’être motivés par les élèves réguliers, subissaient une baisse de motivation pouvant conduire malheureusement jusqu’au décrochage scolaire.
Au début des années soixante, le Rapport Parent décrétait le principe de l’admissibilité à l’école pour tous les jeunes du Québec du primaire au secondaire. L’avènement des écoles publiques à projets particuliers, tels les sports-études et les arts-.études, vient confirmer l’importance de reconnaître le rythme d’apprentissage des élèves. Enfin, je suis d’avis que le ministère de l’Éducation devrait instaurer une demi-journée d’activités parascolaires à l’horaire des groupes réguliers, une mesure qui permettrait aux élèves de se sortir du train train quotidien et, par ricochet, d’être mieux disposés sur les bancs d’école.
vigile.quebec tribune libre 3 novembre 2024