Le syndrome de la dépossession progressive

Même si, aux dires de Philippe Couillard, la privatisation partielle d’Hydro-Québec et de la Société des alcools n’est pas «dans les cartons» du gouvernement pour la prochaine année financière, le simple fait d’en évoquer l’hypothèse constitue à mon sens une brèche dangereuse dans l’ingérence du secteur privé.

Pourtant, sans être expert en fiscalité, il me semble que, bon an mal an, ces deux sociétés d’État présentent annuellement des budgets excédentaires. Alors, au lieu de céder 10 % de leur capital au privé comme le proposent Luc Godbout et Claude Montmarquette et verser cette somme au Fonds des générations pour réduire la dette, pourquoi le gouvernement ne puiserait-il pas dans les surplus de ces sociétés d’État des sommes imputées à la réduction de la dette… et cela, tout en demeurant propriétaire à part entière?

En agissant de la sorte, le gouvernement Couillard éviterait de susciter le syndrome pervers de la dépossession progressive de deux joyaux de la société québécoise, un phénomène pernicieux qui risque d’entrainer dans son sillon la cession partielle de d’autres sociétés d’État au profit des intérêts privés.

quebechebdo 30 avril 2014
Le Journal de Québec 2 mai 2014 "La dépossession progressive"

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