Le syndicat est-il tenu de défendre ses membres à tout prix?
C’est bien connu, le syndicat a pour ultime mandat de défendre ses membres. Toutefois, est-il tenu de les défendre en toutes circonstances? Telle est la situation actuelle vis-à-vis les syndiqués du personnel de la santé qui refusent de se faire vacciner malgré le décret du gouvernement sur l’obligation de la vaccination pour les travailleurs de la santé.
Actuellement, 95 % des membres syndiqués du personnel de la santé ont reçu leurs deux doses vaccinales. Selon les dernières données fournies par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), 4338 infirmières n’avaient pas reçu les deux doses de vaccin ou n’en avaient reçu qu’une seule. Cela équivaut à un peu plus de 5 % du nombre total de ses membres, qui s’élève à 80 500.
Par ailleurs, la FIQ entend contester devant les tribunaux la décision de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec de suspendre le permis de travail des infirmiers qui ne seront pas vaccinés le 15 novembre en utilisant l’argent des cotisations de leurs membres qui sont vaccinés à 95 %.
À titre d’illustration de la situation dans laquelle se retrouve actuellement la FIQ, un syndicat d’employés de chauffeurs d’autobus scolaires seraient-ils tenus de défendre un chauffeur pris en état d’ébriété au volant de son autobus rempli d’élèves, mettant en danger par le fait même la vie de ces jeunes?
Comme tout citoyen en démocratie, le personnel de la santé a des droits et des obligations et, parmi ces dernières, il a l’obligation d’offrir un climat sécuritaire auprès des patients et de ses collègues de travail, à défaut de quoi il devra assumer les conséquences de ses choix. Quant à la FIQ, je suis d’avis qu’elle devrait plutôt essayer de convaincre les récalcitrants à rentrer dans les rangs.
vigile.quebec tribune libre 14 octobre 2021
Le Soleil 16 octobre 2021