Le revers de la médaille
Il est bien loin le temps où les Vigneault, Charlebois, Beau Dommage, Séguin et autres compositeurs-interprètes québécois monopolisaient les espaces des spectacles d’ouverture et de fermeture du Festival d’été de Québec! Sans vouloir passer pour un éteignoir, j’aimerais proposer ces quelques réflexions aux organisateurs du Festival.
D’entrée de jeu, force nous est de constater que les Elton John et Metallica ont attiré sur les Plaines D’Abraham des centaines de milliers de spectateurs. Ce n’est pas pour rien que Daniel Gélinas a classé, dans son palmarès des « top cinq » des derniers Festivals, les noms de Mc Cartney, Black Eyed Peas, Elton John, Metallica…et Céline Dion, soit quatre groupes ou interprètes anglophones sur cinq! Si M. Gélinas voulait contribuer à accorder plus de visibilité au Festival d’été de Québec, on peut affirmer sans le moindre doute qu’il a accompli sa mission, d’autant plus que les médias y ont contribué considérablement en accordant la une de leur quotidien de la Capitale nationale à ces super-stars internationales.
Mon intention n’est pas ici de renier le talent de ces vedettes, mais plutôt de vous amener à vous poser quelques questions…entre autres, dans une ville où la très forte majorité de ses habitants sont francophones, n’y aurait-il pas lieu de mettre en évidence les talents de chez nous? En plaçant à la une les performances des artistes anglophones, les médias ne contribuent-ils pas à entretenir le mythe de la super-star anglophone au détriment de nos talents francophones? Au bilan de notre Festival d’été, qu’est-ce que les jeunes vont retenir…Metallica ou Jean-Pierre Ferland? Les organisateurs du Festival ne devraient-ils pas envisager de rétablir l’équilibre entre les deux cultures pour le plus grand profit de notre jeunesse québécoise? Enfin, si les retombées économiques d’un tel Festival sont indéniables, qu’en est-il des retombées culturelles?
quebechebdo 19 juillet 2011
Le Devoir 20 juillet 2011
cyberpresse.ca 20 juillet 2011
Commentaire:
"Je partage le point de vue de l'auteur. Je le tiens pour un de ces allumeurs de conscience de l'ombre qui oeuvrent afin de faire réagir notre milieu culturel, un milieu dont certains membres influents semblent avoir baissé les bras devant le climat d'assimilation ambiante caractérisé qui sévit au Québec."
Marc O. Rainville
Le Devoir 20 juillet 2011