Le rêve, porteur d’espoir et de réalisations
En parcourant la chronique d’Élie Presseault parue sur cette tribune le 24 mai 2011 et intitulée « Réaliser le film de nos aspirations », je me suis arrêté sur une question soulevée par l’auteur et qui me semble fondamentale : « Qu’est-ce que d’être Québécois de nos jours? » J’avoue que ma réponse n’a pas émergé spontanément!
Toutefois, en poursuivant mes lectures, je suis arrivé au billet de Louis Lapointe intitulé « Ce rêve que portent nos enfants », une reprise de son billet du 5 octobre 2008, paru sur le site de Vigile le 20 mai 2011. Et, après l’avoir lu, j’y ai perçu une piste de réponse à la question de M. Presseault. En effet, dans son article, M. Lapointe fait constamment allusion aux rêves véhiculés par les poètes dans les paroles de leurs textes, déplorant le fait que les artistes se sentent inconfortables dans un « réel dépouillé de toute poésie ».
« Le pays pourrait-il se construire sans l’intercession des poètes, sans se nourrir constamment au rêve? », lance-t-il en appel à notre réflexion.Pour nourrir ma propre réflexion, je me suis dirigé vers Richard Séguin, un des plus grands de la chanson québécoise, pour y puiser quelques extraits de sa chanson « Protest song » :
« On a les pluies acides
Le fast food insipide
L’arsenal des missiles
Made in U.S.A…
Pendant ce temps-là
Y a ceux qui lancent un cri
Ceux qui n’ont pas les mots
Pour se défendre
Pendant les discours
Et les feux d’artifice
Y a tous ceux qui se demandent
Quand c’est que les choses vont changer »
Le message est lancé…quand les choses vont-elles changer? À mon sens, elles vont commencer à changer lorsque, à l’exemple de Martin Luther King dans son discours mémorable du 28 août 1963, les leaders vont incarner des porteurs d’espoir au plus profond de leurs rêves, lorsqu’ils oseront affirmer haut et fort « I have a dream », soit celui de changer les choses, les mêmes que dénonçait le leader noir en ces termes :
« America has given the Negro people a bad cheque whitch has come back marked « Insufficent funds », le type de chèque sans provisions que nous a légué le ROC depuis près de 150 ans.
Enfin, je rejoins la conclusion de M. Lapointe dans son billet lorsqu’il suggère de faire appel aux enfants comme porteurs de l’imaginaire d’un pays d’où surgira le pays réel, comme porteurs de rêves pour ce pays pour lequel les choses doivent changer :
«…si nos enfants portaient tout simplement en eux le germe du Québec imaginaire, un embryon qu’on ne peut encore nommer!…Il faudrait alors les écouter attentivement pour découvrir ce Québec imaginaire. Laissons donc nos enfants nous parler de leurs rêves et de leur vision de l’avenir du Québec dans lequel ils veulent vivre et élever leurs enfants. »
Peut-être arriverons-nous alors à savoir, par la bouche de nos rêveurs convaincus, de nos poètes et de notre jeunesse, ce que c’est que d’être Québécois de nos jours pour ensuite mieux nous atteler, avec eux, à la réalisation de notre rêve! À mon sens, la première, véritable et nécessaire alliance des sympathisants indépendantistes doit d’abord reposer sur les racines qui nourrissent nos espoirs!
vigile.net tribune libre 27 mai 2011