Le poumon économique du Québec a besoin d’oxygène

Dans l’engouement suscité par l’arrivée de Pierre Karl Péladeau sur la scène politique québécoise, j’avance l’hypothèse que la contribution majeure que PKP pourrait apporter à l’économie du Québec réside dans son expertise entrepreneuriale au sein de Québecor média.

Une expertise reconnue qui lui confère toute la crédibilité pour attirer la confiance des dirigeants des petites et moyennes entreprises québécoises, un des fers de lance majeurs à l’essor de l’économie.

La PME, au Québec, [statistique de 2011] joue un rôle-clé au sein de l’économie avec une contribution de près de 50 % du PIB et le maintien de 55 % de tous les emplois. Au palmarès canadien, le Québec vient au deuxième rang, avec 242 710 petites et moyennes entreprises, derrière l’Ontario, où on dénombre 387 170 PME de moins de 100 employés. 95 % de nos PME ont moins de 50 employés ; de ce nombre, 73 % ont moins de 10 employés et 50 % en ont moins de 5. On peut dire sans se tromper que le bassin entrepreneurial est composé de petites entreprises.

De l’avis de nombreux experts, dont Jacques Parizeau qui, selon ses propres mots, réclame un « remède de cheval » pour revigorer l’état de santé des PME, le poumon économique du Québec a besoin d’oxygène. La petite et moyenne entreprise étouffe dans un environnement fiscal et réglementaire qui décourage les entrepreneurs et n’incite guère les jeunes de la relève à sauter dans le train de la relance d’entreprises familiales.

Selon les experts, les PME connaissent un déclin, non pas parce que les entrepreneurs ont perdu la flamme, mais plutôt en raison des contraintes fiscales et réglementaires qui leur sont imposées. Le fardeau fiscal global est beaucoup trop lourd. À titre d’exemple, au Québec, la PME paie 8 % d’impôt sur ses bénéfices, tandis qu’ailleurs au pays c’est deux fois moins.

C’est sans compter la réglementation gouvernementale sclérosante imposée aux PME qui sont contraints de se conformer à une centaine de formalités administratives qui vont de la déduction à la source en passant par les questions de santé et de sécurité au travail. Par exemple, la facture exigée à une PME de cinq employés ou moins pour se conformer à la réglementation représente des déboursés de 6500 $ par employé.

Il y a quelques années, le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation s’est penché sur la santé des entreprises québécoises lors d’une récente enquête statistique. On y apprend que 25 % des nouvelles entreprises cessent leurs activités moins de deux ans après leur mise sur pied. Le taux de survie après cinq ans se situe à 50 %.

Dans un tel contexte, il m’apparaît clair qu’un entrepreneur de la trempe de Pierre Karl Péladeau peut apporter les conditions nécessaires pour dynamiser les PME et permettre aux dirigeants de ces entreprises d’être muni des outils essentiels pour pouvoir affronter avec force et détermination la compétition féroce provenant d’ailleurs.

Conséquemment, j’ose espérer qu’il aura la tribune nécessaire au cours des derniers jours de campagne pour commencer à établir des ponts avec les PME et surtout à revigorer l’ardeur des dirigeants.

vigile.net tribune libre 18 mars 2014
quebechebdo 17 mars 2014 "PKP et les PME" (version abrégée)
Le journal Métro 18 mars 2014 "PKP et les PME" (version abrégée)

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