Le pardon inachevé de François

Les Autochtones s’étaient fixé des attentes élevées eu égard au voyage du pape au Canada. Il leur appartient maintenant de déterminer si ces attentes ont été atteintes suite aux différentes allocutions prononcées par le pape lors de son «pèlerinage pénitentiel» au Canada.

Nonobstant le fait que François ait finalement fait ses excuses pour les abus sexuels commis par des religieux catholiques sur de jeunes autochtones vulnérables, certains faits demeurent nébuleux, notamment le fait que le pape ne s’est pas excusé au nom de l’Église catholique en tant qu’institution, préférant plutôt demander pardon pour le mal commis par de «nombreux chrétiens».

À mon avis, les mots utilisés par le pape revêtent toute leur importance. François n’a pas daigné aller jusqu’au fond des faits sciemment, choisissant plutôt taire certains aspects essentiels de la vérité dans le but inavoué de protéger l’institution de l’Église catholique, ce qui dénote clairement, à mon sens, un manque flagrant de transparence.

À n’en pas douter, François est un homme intelligent. Il a délibérément choisi ses mots. Il connaissait les tenants et aboutissants de ce génocide. Il a fait le choix de se limiter à des demi-vérités et pour cela, il doit être blâmé. La réconciliation et la guérison risquent d’en subir des conséquences néfastes pour la suite des choses. L’Église catholique doit être nommément dénoncée par son chef spirituel à défaut de quoi le pardon de François demeurera inachevé.

Le Soleil (version internet) 1er août 2022
Le Devoir 3 août 2022

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