Le noeud gordien
Selon la légende, le timon du char du roi Midas, fils de Gordias, était lié par un noeud indénouable et quiconque parviendrait à le dénouer deviendrait le maître de l'Asie, exploit qu'accomplit Alexandre le Grand en le tranchant d'un coup d'épée.
À mon sens, le texte paru sur la tribune libre de Vigile le 26 avril et intitulé "C'est sûr qu'on n'est pas prêts pour l'indépendance", en particulier l'extrait qui suit, nous place, en tant que peuple, en plein noeud gordien, soit devant un problème inextricable.
"Nous ne convaincrons pas le peuple à faire la souveraineté dans la situation actuelle; ce que le Québécois moyen ou normal voit, c'est une certaine harmonie…Notre niveau de vie est acceptable aussi. Pourtant, le Québec souffre dans son corps, dans son coeur et dans son âme mais le Québec veut montrer au reste du Canada qu'il est fort capable de se tenir debout devant lui, mais en même temps, il a le désir secret que le Canada l'aime et le protège."
Cette valse hésitation légendaire des Québécois, voire même viscérale, dont l'auteur de ce texte, un jeune souverainiste de la génération montante, nous décrit les effets nocifs qui nous cantonnent dans une stagnation perpétuelle, nous a souvent placés devant des situations où nous avons dû nous retrousser les manches pour parvenir à les surmonter. Toutefois, l'histoire nous enseigne aussi, qu'une fois le danger écarté, nous avons tendance à nous retirer à l'abri des tempêtes, à la chaleur de notre foyer douillet.
Pourtant, il existe une expression populaire qui est née du noeud gordien…c'est "trancher le noeud gordien", à savoir, résoudre le problème de manière radicale, irréversible. Pour rattacher cette expression au contexte politique du Québec, il n'existe qu'une seule manière pour le peuple québécois de trancher de façon irrévocable le noeud gordien qui l'accable depuis des siècles, c'est de le trancher "d'un coup d'épée" en accédant à sa souveraineté et en devenant, à l'exemple d'Alexandre le Grand, maître du territoire du Québec!
vigile.net tribune libre 27 avril 2011 "Maxime vole au secours d'Arthur"
cyberpresse.ca 28 avril 2011 "Est-ce que la campagne en cours a été utile et a modifié votre opinion?" (version abrégée)
Commentaire:
"En ce qui concerne votre comparaison avec Alexandre le Grand et le noeud gordien, vous avez bien illustré une partie du problème, je pense. Vous voyez, c'est que le peuple québécois, selon moi, a le triste défaut, qu'en raison de son immaturité (politique, notamment!), il attend une sorte de Messie qui le guidera sur la voie de la souveraineté comme Alexandre tranchant avec fougue le noeud gordien, plutôt que de se prendre en main et faire ce qu'il faut, étape par étape, pour se donner un pays."
Jean-François-le-Québécois
vigile.net tribune libre 27 avril 2011