Le «mâle alpha», un cri de détresse?

Dans la foulée du masculinisme vindicatif qui se répand à vitesse grand V sur les médias sociaux et traditionnels, n’y aurait-il pas lieu de remonter dans un temps pas si lointain où l’homme incarnait le bon pourvoyeur et occupait les postes-clés dans la société, et la femme était cantonnée à la maison dans son rôle de mère reproductrice ou travaillait à des tâches considérées socialement comme de moindre importance?

Puis, dans la montée du mouvement féministe qui a vu les femmes entreprendre des études supérieures, elles ont peu à peu, sous le regard stupéfait des hommes, gravi progressivement l’échelle sociale en s’accaparant de postes traditionnellement réservés aux hommes. Il n’en fallait pas davantage pour que des hommes perdent leurs repères traditionnels, notamment les représentants de l’autorité au travail comme à la maison.

À mon avis, la montée du masculinisme «alpha» représente le retour du balancier. Dans un monde où il a perdu sa «virilité», sa domination sur la femme, l’homme s’est replié implacablement sur sa force physique et son attrait pour la richesse matérielle, si bien que l’homme «alpha» lui a permis de récupérer les atouts qui l’ont toujours caractérisé par le passé, notamment son emprise sur la gente féminine.

Dans un tel contexte, je suis d’avis que la montée de ce type de masculinisme laisse entrevoir, sous des apparences de virilité, un cri de détresse de la part de l’homme alpha…à son propre insu.Tant et aussi longtemps que des hommes ne reconnaîtront pas l’égalité des sexes, remonteront en surface des comportements transcendants envers la femme. Pour l’instant, nous devons prendre acte de ce mouvement «alpha», et établir le dialogue avec ces hommes dans une perspective mettant de l’avant la saine complémentarité des sexes.

vigile.quebec tribune libre 15 novembre 2024

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