Le juge Rouleau donne raison à Trudeau « à contrecoeur »
Dans un imposant document de plus de 3200 pages tenant sur cinq volumes, le fruit de la comparution de 76 témoins parmi lesquels des policiers, des manifestants, des fonctionnaires et des politiciens municipaux et fédéraux, puis toute une série d’experts, le juge Paul Rouleau approuve l’invocation des mesures d’urgence par le fédéral pour mettre fin au Convoi de la liberté en 2022 à « contrecoeur », en soulignant que ce dérapage aurait pu être évité.
Parmi les écueils cités par le juge se trouve un manque de coordination inacceptable des forces de l’ordre, notamment de la police de Toronto qui n’a démontré aucune visibilité au cours du conflit.
Sur le plan politique, deux incidents ont retenu l’attention du Juge Rouleau, à savoir le refus de témoigner du premier ministre Ontarien, Doug Ford, alors que la crise faisait rage dans sa propre province, et les paroles provocatrices de Justin Trudeau qui a qui a qualifié les manifestants de « petite minorité marginale », un manque élémentaire de diplomatie qui à eu l’heur de jeter de l’huile sur le feu qui était déjà ardent… nonobstant les excuses mielleuses du principal intéressé un an plus tard!
Le commissaire Rouleau croit que ce dérapage est la conséquence d’une « incapacité à prévoir un tel moment ». Il croit qu’une meilleure collaboration entre les ordres de gouvernement fédéral, provincial et municipal, aurait permis d’éviter le débordement. À cet effet, le juge fait sienne la déclaration d’une experte qui a qualifié l’affaire d’« échec du fédéralisme ».
Dans toute cette saga, bien que les forces policières aient leur part de responsabilité, je suis d’avis que le politique aurait fait preuve de clairvoyance et de coordination en prêtant main forte aux forces de l’ordre en établissant un dialogue constructif avec les manifestants.
vigile.quebec tribune libre 17 février 2023l