Le hasard fait bien les choses!

Le 3 mars, une fuite sur les réseaux sociaux dévoilait prématurément le slogan du PLQ pour la campagne publicitaire qui s’annonce, à savoir «Ensemble, on s’occupe des vraies affaires». Le lendemain, paraissait une publicité publiée dans les quotidiens de Gesca intitulée «Il faut se dire les vraies affaires».

En réaction à cette publicité, le directeur général du Parti québécois, Sylvain Tremplay, transmettait la plainte ci-contre au Directeur général des élections :

«Montréal, le 4 mars 2014

Monsieur le Directeur général,

Le Parti Québécois souhaite porter plainte au sujet d'une publicité parue dans l'édition du 4 mars 2014 des quotidiens La Presse, Le Soleil, La Tribune, Le Droit, Le Nouvelliste et Le Quotidien et dont vous trouverez copie ci-joint. Le contenu de celle-ci est le même dans les six quotidiens.

Vous pourrez constater que cette publicité intitulée «Il faut se dire les vraies affaires» est signée par quatre individus, Louis Audet, David Forest, Jan Peeters et Luc Villeneuve et table de façon explicite sur le slogan du Parti libéral du Québec pour la campagne de 2014 à savoir «Ensemble, on s'occupe des vraies affaires».

La similitude est à ce point frappante, le tout jumelé à une action concertée (publication dans six quotidiens à la veille du déclenchement possible d'élections générales), qu'il est difficile de ne pas conclure qu'il s'agit d'un geste posé à des fins politiques visant à favoriser le Parti libéral du Québec.

Bien que cette publicité ait été faite en dehors de la période électorale, son coût estimé à plusieurs milliers de dollars et son intention manifeste de mousser le slogan électoral du Parti libéral fait en sorte qu'elle tombe sous l'emprise de l'article 88 de la Loi électorale et qu'elle doit donc être considérée comme une contribution faite à un parti politique à des fins politiques. Or la Loi électorale prévoit à son article 91 que les contributions d'électeurs ne peuvent excéder 100 $ pour un parti politique donné. À l'évidence puisqu'il n'y a que quatre signataires à la publicité il s'agirait de contributions excédant ce montant et par conséquent de contributions illégales.

Pour ces motifs nous considérons donc que cette publicité est contraire à la Loi électorale, plus particulièrement aux articles qui régissent les contributions des électeurs et nous vous demandons par conséquent de faire enquête.

Je vous prie, Monsieur le Directeur général, d'accepter mes salutations les meilleures».

Or, le 28 janvier, lors d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le PDG de COGECO, Louis Audet, déclarait que la charte des valeurs, qui limiterait le port de signes religieux pour les employés de l’État, nuirait à l’économie québécoise et aurait pour effet de diminuer le nombre d’immigrants adoptant la province comme terre d’accueil et, par le fait même, réduirait la richesse que ces nouveaux résidents contribuent à créer, tout en alléguant du même souffle ce qu’il a décrit comme les préjugés défavorables au milieu des affaires, qui seraient de plus en plus forts au Québec.

Le 4 mars, dans le cadre de l’émission RDI économie, le même Jean Audet reprenait les mêmes arguments, qualifiant la charte des valeurs de «poison» pour la société des affaires au Québec, alléguant l’importance de l’immigration pour une formation de la main d’œuvre adéquate. Or, dans une entrevue téléphonique réalisée avec Anne-Marie Dussault à l’émission 24 heures en 60 minutes le même soir, Jean Audet s’est retrouvé pantois lorsque l’animatrice a référé aux statistiques des trois derniers mois qui démontrent une augmentation des immigrants au Québec, et ce, en plein débat sur le projet de loi 60.

Du même souffle, le PDG de COGECO a qualifié de «pur hasard» la publicité des quotidiens de Gesca et le slogan du PLQ, prétextant qu’il «n’était pas dans le secret» des dirigeants du parti, alors que, dans les faits, le slogan du PLQ avait déjà été dévoilé la veille de la parution dans Gesca.

Le moins qu’on puisse dire, M Audet, c’est que, dans le cas présent, le «hasard fait bien les choses»

quebechebdo 5 mars 2014
Le journal Métro 6 mars 2014 (version abrégée)
Le Journal de Québec 6 mars 2014 (version abrégée)
vigile.net tribune libre 6 mars 2014 "La "vraie affaire" c'est notre identité" (version modifiée)

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