Le gouvernement joue-t-il à qui perd gagne?
Un extrait de la chronique de Michel David, parue dans Le Devoir du 20 octobre sous le titre «La méthode Charest», m’a conduit à une réflexion que je me permets de vous soumettre en espérant qu’elle apportera son fruit de commentaires:
«Il ne sert à rien aux ministres péquistes de réfléchir tout haut à ce qu’ils feraient s’ils faisaient partie d’un gouvernement majoritaire, qu’il s’agisse du financement des écoles privées ou encore de l’extension de la loi 101 aux garderies. Pourquoi payer inutilement un prix politique pour des batailles impossibles à gagner? Vaut-il vraiment la peine de faire un baroud d’honneur sur la question du cégep? Pour le moment, l’objectif devrait plutôt être de faire en sorte de s’assurer une majorité qui permettra éventuellement d’y revenir dans des conditions gagnantes.»
À la lecture de l’argumentaire de Michel David et des questions qu’il soulève, je me suis demandé si le gouvernement, derrière son attitude de «réfléchir tout haut à ce qu’ils feraient s’ils faisaient partie d’un gouvernement majoritaire», n’avait pas élaboré une stratégie du «qui perd gagne».
Selon le Wiktionnaire, l’expression «jouer à qui perd gagne» se définit ainsi: «Jouer à un jeu où l’on convient que celui qui perdra selon les règles ordinaires gagnera la partie». «Au sens figuré, se dit lorsqu’un désavantage apparent procure un avantage réel».
Si tel était le cas, cela expliquerait «pourquoi payer inutilement un prix politique pour des batailles impossibles à gagner»…et pourquoi le gouvernement actuel affirme au grand jour ses intentions dans certains dossiers, quitte à ce qu’elles subissent les critiques de l’opposition, voire même un retour en élections qui lui procurerait la majorité nécessaire pour mettre de l’avant ses mesures dans des conditions gagnantes.
En réalité, toujours selon cette même hypothèse, le gouvernement est peut-être en train de jeter ses cartes sur la table de façon à se préparer à jouer la véritable partie qui se jouera en position de statut majoritaire!…
En terminant, je voudrais dissiper toute forme de sarcasme dans la question que je vous propose pour commentaires. Au contraire, malgré la naïveté qu’elle pourrait soulever, soyez assurés qu’elle est fondamentalement honnête et, qui plus est, qu’elle fait appel à une possible stratégie de la part du gouvernement que je considérerais tout à fait appropriée dans les circonstances d’un gouvernement minoritaire.
quebechebdo 20 octobre 2012