Le franco-québécois, « une langue belle »

Par les temps qui courent, le français d’ici, le franco-québécois, fait l’objet d’un mouvement de solidarité de la part de nombreux groupes de défense, notamment en raison de l’anglicisation galopante de la Métropole.

Toutefois, mon intention ici n’est pas de vous entretenir des tenants et aboutissant de ces débats qui sont par ailleurs fort utiles, voire nécessaires, mais plutôt de mettre l’accent sur la beauté et la richesse du français parlé ici au Québec, partant du principe qu’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien.

Je vous propose de partir de ce quatrain de la magnifique chanson d’Yves Duteil « La langue de chez nous » : « C'est une langue belle à qui sait la défendre/ Elle offre les trésors de richesses infinies/ Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre/ Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie ».

Revenons si vous le voulez bien sur le premier vers : « C'est une langue belle à qui sait la défendre ». Partant de là, nous entrons dans le vif du sujet, à savoir la manière de défendre notre « langue belle » ici au Québec. Encore faut-il se rappeler qu’ « Elle a [d’abord] jeté des ponts par-dessus l'Atlantique… et  « quitté son nid pour un autre terroir » pour parvenir en Nouvelle-France, et qu’elle a dû subir en 1759 un choc linguistique percutant de la part des conquérants anglais.

Imaginez toute l’énergie et le courage des Canadiens-français conquis de l’époque qu’ils ont dû déployer pour défendre leur langue. Il faudra attendre la naissance du Haut et du Bas-Canada Canada, soit l’Ontario et le Québec d’aujourd’hui, pour que le français reprenne, non sans heurt, ses lettres de noblesse en terre d’Amérique. Depuis lors, avec l’arrivée des autres provinces anglophones au sein du Canada, le Québec français est devenu de plus en plus isolé. Et encore aujourd’hui, les Québécois francophones, qui détiennent une majorité qui s’effrite peu à peu, doivent régulièrement monter aux barricades pour protéger leur langue.

Le français du Québec, à l’exemple de leurs parlants, est une langue fière qui a traversé les mers pour s’établir ici dans ce vaste pays de froids et de longs hivers. Le français du Québec est une langue riche dans laquelle vivent en harmonie des amérindianismes et des québécismes qui nous caractérisent en tant que peuple parlant le franco-québécois.

En ces temps de grande turbulence où le français au Québec semble parfois bien fragile, grand bien lui ferait qu’il soit appuyé fermement par les Québécois de souche par respect pour leurs ancêtres qui ont su, à grands coups de gestes courageux, lui conserver la vigueur qu’il manifeste encore aujourd’hui.

Enfin, je vous laisse sur cette réflexion de Saint-Exupéry « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer ».

vigile.quebec tribune libre 7 décebre 2020

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