Le français face au bilinguisme
La nouvelle mouture de la loi 101 est claire : les grandes entreprises de juridiction fédérale de 50 employés et plus installées au Québec ont jusqu’au 1er décembre pour s’inscrire auprès de l’Office québécois de la langue française (OQLF), en vertu des nouvelles exigences découlant de la réforme de la langue française.
Or, parallèlement à cette réforme, Ottawa a entrepris, depuis 2019, une réforme de la loi sur les langues officielles au Canada qui seraient adoptée avant les vacances des Fêtes. Or, Air Canada, le Canadien Pacifique, le Canadien National et Via Rail ne sont toujours pas inscrits auprès de l’OQLF.
Les compagnies récalcitrantes se retrouvent donc devant deux scénarios : ou elles se rangent du côté de la loi fédérale qui prône le bilinguisme sur les lieux de travail, ou elles vont vers la loi 101 qui exige la connaissance du français en ces mêmes lieux de travail. Inutile d’être devin pour connaître le choix des transporteurs ferroviaires et aériens nommés ci-haut.
Québec se retrouve encore une fois relégué au second plan pour une question linguistique, à savoir le français ou le bilinguisme, la porte de sortie idéale pour les compagnies à dominance anglophone qui ne se bousculeront pas au portillon pour remplir les classes de français.
À mon avis, Québec fait face à un vice de procédure en ce sens que le projet de loi C-13 d’Ottawa, soit la réforme de la Loi sur les langues officielles au Canada, préconise le bilinguisme, et ne peut de la sorte être une alternative à la loi 101 qui, elle, exige l’utilisation du français pour les compagnies sises sur le territoire du Québec. En termes clairs, on ne peut pas comparer des tomates avec des oranges!
vigile.quebec tribune libre 16 novembre 2022